Pourquoi j'aimé Red Rising

Red Rising est une série de romans de science-fiction dans laquelle le héros, Darrow, souhaite renverser l’ordre de la société.

Elle repose sur une hiérarchie très stricte, composée des “Red” tout en bas (et dont il est issu) et des “Gold” tout en haut :

• Les Red triment sous le sol martien pour maintenir les classes du-dessus — des “Pinks” jusqu’aux “Golds”

• Les Golds sont une élite améliorée génétiquement, sur-intelligente et sur-entrainée pour gouverner les classes inférieures de la manière la plus efficace et froide possible.

J’ai lu les deux premiers tomes, et viens de commencer le troisième. Et, malgré un début difficile, j’ai adoré. Voici pourquoi :

1. j’étais à la recherche d’un “page-turner”

2. Pierce Brown a inventé un monde

3. Training montage

4. “Boys will be boys”

5. La fin de l’adolescence idéologique

6. Les méchants

7. Généalogie de la morale

8. Un roman complet

1. J’étais à la recherche d’un “page-turner”

Je voulais un bouquin qui m’absorbe totalement et me fasse attendre avec impatience le moment de la journée où je pourrai à nouveau m’y plonger.

On sait tous les vertus de la lecture en comparaison aux séries, au vidéos, et aux réels vides de sens auxquels nous sommes tous addicts (moi y compris).

Dans ce contexte, (re)prendre goût à la lecture, ça signifie trouver un livre capable de concurrencer instagram et netflix dans l’affreuse guerre de l’attention.

Eh bien, je l’ai trouvé dans Red Rising, tout simplement parce que l’intrigue est passionnante, le suspens haletant, et le storytelling parfaitement poli — pas un chapitre qui ne vous laisse fébrile.

2. Pierce Brown a inventé un monde

C’est un pari risqué pour un auteur, car soit on “rentre dedans” soit “pas du tout” — pas de juste milieu. Mais en ce qui me concerne, je suis bien rentré dans le monde parfaitement cohérent qu’il a inventé. Il rend l’histoire d’autant plus captivante.

3. Training montage

On appelle ainsi la partie d’une histoire ou le personnage principal fait un rapide “zero to hero” pour acquérir des compétences hors-normes qui le hissent au-dessus de la mêlé.

De mon point de vue, il n’y a absolument rien de plus jubilatoire que le training montage d’un personnage qui a énormément souffert (de moqueries, du dédain de ses pairs, etc.).

On en trouve dans tous les mangas Shonen (Naruto, Dragon Ball Z, …), dans les films (Karate Kid, Kingsman, …), dans les livres plus classiques (Le Rouge et Le Noir d’une certaine façon) et, évidemment, dans Red Rising, dès le premier tome.

4. “Boys will be boys”

La masculinité qui joue et se cherche est l’autre chose que je trouve jubilatoire dans les fictions.

Imaginez le groupe de garçons dans une cours de récréation de lycée : combats fictifs, blagues graveleuses, drague un peu lourde (mais bon enfant), première “bromances” (amitiés masculines fusionnelles qu’on trouve entre Gimli et Legolas dans Le Seigneur des Anneaux par exemple).

Red Rising — en particulier le premier tome — regorge de ces moments de “boys will be boys”. Ça contribue énormément à mon attachement aux personnages (probablement en raison de mon sexe, je suis bien sûr biaisé).

5. La fin de l’adolescence idéologique

Plus jeunes, nous avons tous été impétueux, voire même franchement radicaux en ce qui concerne nos opinions. Puis notre monde s’élargit : notre répertoire d’expériences, de rencontres, de lectures, …

Et (ça va vous surprendre lol), on découvre que le monde est plus nuancé qu’on ne l’imaginait, que nos ennemis ont des motivations compréhensibles. Peut-être même que nous devenons même l’ennemi que nous avions tant critiqué ?

C’est exactement le chemin qu’on voit Darrow emprunter et qui donne de l’épaisseur à son caractère. Je pense d’ailleurs que les écrivains peuvent le garder en tête comme stratégie narrative : un personnage nuancé, tiraillé, est plus attachant, fascinant.

6. Les méchants

La nuance n’est pas réservée au héros, elle est aussi de bon ton chez les méchants. Les méchants dont on comprend les raisons mais dont on réprouve les méthodes sont particulièrement fascinants (pensez à Thanos dans Avengers — désolé pour cette énième référence ignoble ahaha).

Dans Red Rising aussi les méchants sont ambivalents, ce qui rend l’épopée beaucoup moins manichéenne et prévisible et donc, rafraichissante.

7. Généalogie de la morale

Je n’ai pas lu Généalogie de la Morale de Nietzsche, mais j’en connais les principes directeurs (et sans doute que vous aussi); ils connaissent un regain de popularité à une époque où beaucoup ont l’impression que la morale des faibles gouverne l’Occident pacifié.

En fait, j’ai l’impression qu’on observe dans Red Rising l’exemple le plus abouti de ce à quoi la société ressemblerait si c’était la morale des forts qui dominait — sans contrepoids.

De mon point de vue, il y a du bon et du moins bon — je vous laisserai juges.

(même s’il me semble qu’en temps de crise, de guerre, ou de survie, l’une des morales est bien supérieure à l’autre)

8. Un roman complet

Intrigues politiques, action, famille, amitié, romance, mariage, trahison, questionnement existentiels, identité, …

Je dirais que Red Rising est un roman complet dans le sens où il aborde la majorité des thèmes de l’expérience humaine.

Breeef, je recommande — d’autant plus si vous aimez Modern Wisdom de Chris Williamson, car c’est l’ui qui m’a inspiré cette lecture. Aimer Chris ~ Aimer Red Rising 🙃

J’ai extrait ce billet de ma cerviture (aka “brainfood”) : une base de données avec 95 œuvres (articles, livres, podcasts, ...) qui m’ont particulièrement marqué (growth, psychologie, développement personnel, …) et que je mets à jour régulièrement.

En fait, j’aime l’idée de “content diet” : de la même manière qu’on ne peut pas espérer avoir un corps en bonne santé si on lui donne n’importe quoi à manger, on ne pas avoir un esprit fonctionnel si on lui donne n’importe quoi à consulter.

Dans un cas comme dans l’autre, une diète en dit long sur la personne qui la suit. Voilà pourquoi je prends le temps de le faire.

À plus ✌️

Bastien.